Derrière la carte postale, des volontés discutables!

Le regroupement sur l’Ile de Nantes (IDN) de toutes les activités de soin, hors Psychiatrie, Médecine Physique Réadaptation et Gériatrie, est devenu le projet phare de la métropole Nantaise. C'est donc naturellement un axe de travail prioritaire pour le CHU de Nantes. Malheureusement derrière les stratégies de communication nous promettant l'hôpital de demain, ce cache une réalité bien plus complexe. Nous pensons que celui-ci est l’exemple typique des politiques d’austérités  qui  contribue à la détérioration de  l’accès aux soins des citoyens.

Un projet mal pensé :

L’objectif premier de la construction d’un nouvel hôpital IDN est l’exigence de réduction capacitaire, avec une diminution du nombre de lits (environ 350) les répercussions sur l’offre de soin public vont être gravissimes. Ce n’est pas le développement ambulatoire qui compensera ce démantèlement, il ne fera qu’aggraver les inégalités entre les usagers.

L’objectif second, c’est la réduction de la masse salariale, moins de lits c’est surtout moins d’emplois ! Pour cela la Direction du CHU tire sur tous les leviers, suppressions de postes, diminution de l’emploi statutaire, explosion de la précarité ; accélération des départs en retraite par invalidité etc…

Les interrogations quant aux surcouts liés à la localisation sur l’ile de Nantes (condition d’accès), et l’impossibilité technique d’agrandir le CHU (de manière horizontale), ne recevrons  certainement pas de réponse satisfaisante.

 

Un financement mal assuré :

Le projet retenu par la direction du CHU et la Mairie de Nantes prévoit un budget d’environ 1 milliard pour le seul hôpital. Impossible de connaitre, le cout réel de l’investissement consenti par la métropole concernant les travaux liés à la décision de localiser cet hôpital sur une île (surcout des fondations, modifications des infrastructures de transport, etc…).

Le financement alloué par l’état est des plus famélique avec quelques 250 millions d’euro soit un quart du budget, l’état témoigne de son manque d’intérêt pour le sujet. Son scepticisme, associé aux mesures d’austérité des décennies passées obligent le personnel à en supporter le coût. D’ailleurs le rapport d’activité nous a montré tous les problèmes liés à l’augmentation de l’activité et à la baisse des effectifs qui ne font que s’amplifier.

L’autofinancement, malgré les sacrifices tous azimuts imposés par le Directeur Général, l’objectif de « redressement de la marge brute » reste intenable. Le terrible tour de vis budgétaire observé ces dernières années, nous a démontré que tout est envisageable pour sauver leur budget. Malgré cela, ils ont été contraints de présenter une trajectoire financière bien moins ambitieuse. Mais celle-ci est-elle vraiment plus crédible ?

Au final c’est donc le financement  basé sur l’emprunt qui sera gonflé. Effectué aux conditions du marché, qui va payer les intérêts ? Est-il normal que l’argent de la sécurité sociale, celui de nos cotisations, nourrisse les dividendes des banquiers ?

 

Le projet Ile De Nantes ne fait pas l’unanimité sur la place de Nantes. Un tel projet de regroupement est un enjeu de grande ampleur pour Nantes et la région. Il concerne les usagers comme les salariés et leurs représentants, les associations, les politiques… 

Tirons les leçons de la crise. Appuyons sur pause et réévaluons collectivement le projet de CHU nantais pour qu'il réponde aux besoins des habitants du territoire et soit digne d'un service public de la santé pour toutes et tous !